La plus Haute Route d’Europe m’a offert tout au long de son tracé et au prix de gros gros efforts d’époustouflants spectacles! Comment vous faire partager autrement qu’en « amas de pixels » cette improbable élévation altimétrique & au travers de « vulgaires » mots cette Immense Joie de se (re-)trouver sur le « toit de l’Europe » du cycliste?
Cette route cahoteuse, méconnue, aride, venteuse, intimidante, dépouillée mais à la dimension céleste se trouve dans la Sierra Nevada en Espagne. …il ne faut d’ailleurs y voir aucun hasard si j’ai décidé de m’infliger 15h de conduite pour m’y rendre…
Ce Goliath de la cordillère Penibética est classé au 43ème rang des cols les plus durs au monde sur les 12’447 ascensions recensées. C’est donc avec humilité (& aussi une bonne dose d’abnégation…) que je me suis hissé sur son sommet espérant, coup de pédale après coup de pédale, parvenir à suffisamment l’apprivoiser pour me faire accepter à mon tour.
Ce col est un véritable Monument! Les panoramas sont « démen-ciel ». Il est un poing levé bien haut pour clamer la préciosité de la vie.
Il est une invitation au dépassement, à l’élévation justement… Il est une affirmation de la vie dans le sens où il incite son prétendant à laisser exprimer sans retenue la saine folie qui le pousse à se frotter à lui.
Sa réalisation m’est apparue sous la forme d’une révélation: « je grimpe donc je suis. »Gravir cette montagne de l’impossible depuis Grenade c’est réaliser, sur 49km, une montée verticale de 2’700m! Un tremplin UNIQUE en Europe.
Sénèque l’exprimait de la plus délicieuse des manières: « De n’importe où on peut s’élancer vers le ciel. »Propulsé au Sommet du Pico Veleta à 3’400m je me suis accroupi & j’ai savouré en silence cet instant de vie en oubliant l’inessentiel du quotidien.
Puis cette citation est venue faire écho à l’état exquis dans lequel je me suis plongé: « La vie, ce n’est pas simplement respirer, c’est aussi (et surtout!) avoir le souffle coupé. »
Il est urgent de vivre! À très bientôt’ ??
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