Sur le don d’organes

Oct 15, 2015 | transplantation

gshc

 

Michel revient dans cet interview réalisé le 14 octobre 2015 sur l’engagement du Genève-Servette Hockey Club en faveur du don d’organes. Plus bas, l’article paru dans le quotidien la Tribune de Genève le 15 octobre qui revient sur l’événement.

Ce soir aux Vernets, il espère bien redonner du souffle au don d’organes

Le coup d’envoi du match Ge/Serviette-Langnau sera donné par Michel Stückelberger, transplanté des poumons

Qui a dit que seules les femmes pouvaient donner la vie? Les hom­mes aussi peuvent le faire. «Le don d’organes nous concerne tous, sourit Michel Stückelberger. Il peut aussi concerner nos pro­ches, nos enfants. On n’y pense pas souvent et c’est bien normal. Personne n’aime envisager le pire.» Le sujet du don est délicat. Il est toujours lié à une souffrance commune.

Il y a d’un côté le malade, placé sur une liste d’attente. Des semai­nes, des mois, parfois des années. Et de l’autre côté du miroir, il y a souvent une famille, dans la dou­leur, qui vient de perdre brutale­ment un être cher. Et c’est là, quand la mort frappe à la porte, qu’il faut choisir, faute d’y avoir réfléchi en amont. Donner la vie ou pas, telle est la question.

Transplanté des deux pou­mons – une opération aussi rare que lourde et délicate – Michel Stückelberger a conscient d’être un privilégié. Ce second souffle de vie qu’il a reçu il y a six ans, il s efforce désormais de le trans­mettre. Dans sa voix, ses yeux clairs, il y a tant de bonheur à écouter et à voir. Ce soir, il pren­dra une grosse respiration au mo­ ment de pénétrer sur la glace des Vemets. Peu avant 19 h 45, il don­nera le coup d’envoi du match Ge/Servette – Langnau qui met la cause du don d’organes à l’hon­neur.

«Je dois dire que ce que font les joueurs et les dirigeants est magnifique, dit ce Valaisan de 33 ans établi à Genève depuis des années. Une telle initiative doit avoir une belle caisse de réso­nance. Pour vous dire la vérité, je ne connais rien au hockey et je suis même un peu inquiet à l’idée de pénétrer sur la glace devant tant de monde. Mais il y a des moments où il faut ne plus penser à soi mais à la cause. J’ai senti un vrai engagement de leur part, une vraie sincérité aussi. C’est un hon­neur et un devoir d’y aller.»

Une carte de donneur aux couleurs de Ge/Servette a donc été imprimée. Elle sera distribuée ce soir aux quatre coins de la pati­noire. «C’est en multipliant ce genre d’actions que le nombre de donneurs augmente, faisant bais­ser ensuite l’attente des malades», souligne ce cycliste averti, mé­daillé d’argent aux derniers Jeux mondiaux des transplantés, à la fin du mois d’août.

Donner la vie en la perdant, ça sonne un peu comme un slogan. C’est pourtant une réalité magnifi­que. Atteint de mucoviscidose, Michel Stückelberger ne serait plus là sans la générosité de l’autre. Et ses jumeaux, un garçon et une fille, nés il y a dix mois, le remplissent de bonheur à chaque seconde. «Quand je les vois, diffi­cile de ne pas penser au cadeau qui m’a été fait.»

Grégoire Surdez

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