Les rouages d’un long voyage

Juin 27, 2009 | america, presse

Malgré l’abandon, pour raisons de maladie, de Michel, l’aventure muco-vélo, destinée à récolter des fonds en faveur de la lutte contre la mucoviscidose, se poursuit. Le point de la situation.

Il y alun peu plus d’une année, en mai 2008, Michel Stückelberger, un jeune Verbiérain atteint de mucoviscidose, et Vincent Bircher, son ami de toujours, enfourchaient leur vélo à Prudhoe Bay, au nord de l’Alaska. Leur objectif? Parcourir 25 000 kilomètres en deux ans pour sensibiliser la population et récolter des fonds en faveur de la lutte contre la mucoviscidose.

Si la première partie du voyage, entre l’Alaska et Vancouver, puis deVancouver au Mexique, s’est bien déroulée, la maladie a, après avoir poursuivi sans relâche son im¬placable travail de sape, finalement rattrapé Michel. Pour lui, le voyage s’est donc abruptement terminé au Mexique, au début de cette année.

Revenu en Suisse pour se faire soigner, hospitalisé à plusieurs reprises, il se porte aujourd’hui mieux et a pu rejoindre son domicile verbiérain. Il a toutefois dû renoncer à poursuivre son périple, ce qui ne l’empêche pas de conserver un souvenir lumineux de son aventure avec son ami Vincent: «Partager un voyage n’en rehausse-t-il pas la saveur? Oui! Les quelque mille cinq cents photos prises durant ces dix mois d’errance programmée ne peuvent qu’abonder dans ce sens! Ces traces numériques ont le goût du sensationnel dans l’émotionnel, de l’unique. Etre tantôt spectateur et tantôt acteur de tant de beautés débouche inévitablement sur une nécessité de partager et de mettre en commun la richesse de cette expérience vécue.»

De la colère à l’acceptation

Omniprésente durant tout le voyage, la maladie a donc finalement eu raison de la volonté de Michel: «Même si la colère existe et persiste, renoncer à se soustraire à cette difficile et douloureuse réalité aurait revêtu la forme d’une incapacité à rebondir Reste donc comme solution en guise d’insoumission, l’acceptation. Les souvenirs «encodés», sur cette route trop délectable pour que nous y renoncions, au gré des mois, des kilomètres, des paysages, des rencontres, sont et seront des puissants moteurs d’élévation, d’évolution pour surcompenser cette situation.»

Durant ce périple à bicyclette à travers l’Amérique du Nord, Michel et Vincent ont été «frappés» par la bonté des gens rencontrés: «Désormais, ce sont des étincelles de Vie que nous associons à des visages, des tranches de Vie à des noms, des expériences de Vie à des lieux, Comment alors douter en¬core que «la grandeur des gestes» réside véritablement dans leur simplicité, leur authenticité? Ces brûlures de générosité vécues à vif à l’intérieur, nous les ressentons de l’ordre de la même intensité à l’extérieur, au travers de toutes les personnes soutenant l’élan et l’association Muco-vélo. Un soutien qui est et reste le vecteur essentiel d’une dynamique de grande énergie, de force sereine. Merci!» Vincent, après son retour solidaire en Suisse, a repris la route, seul. Le 27 avril dernier, à l’aéroport, au moment des au revoir, les gorges des deux compères se sont nouées, leurs coeurs se sont alourdis et leurs yeux ont débordé des même larmes. Ce jour-là, ils ont pris des directions opposées. mais pourtant si conjointes…

En ce moment, Vincent roule,en direction de Panama City en brandissant haut et fort le drapeau coloré muco-vélo! Il devrait rallier la ville dans quelques semaines et clôturer ainsi la 4e étape du périple. Le combat engagé contre la mucoviscidose continue donc bel et bien comme en témoigne, entre autres, la somme récoltée à ce jour, soit 35’250 francs !

Lire cet article au format PDF: Le Nouvelliste # 27 juin 2009 # Olivier Rausis

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