Les rouages d’un voyage

Juil 5, 2009 | america

«Se déplacer en vélo, c’est donner une chance à l’âme de suivre la vitesse du corps. » Anonyme

Pour faire “le point” sur le périple et ces détours, voici quelques lignes écrites par Michel, spontanément, pour résumer le(s) tournant(s) qu’il a fallu négocier.

Partager un voyage n’en réhausse-t-il pas la saveur ? OUI ! Les quelques mille cinq-cents photos prises durant ces 10 mois d’errance programmée ne peuvent qu’abonder dans ce sens ! Ces traces numériques ont le goût du sensationnel dans l’émotionnel, de l’Unique. Etre tantôt Spectateur et tantôt Acteur de tant de beautés, débouche inévitablement  sur une nécessité de partager et de mettre en commun la richesse de cette expérience vécue.

Pourtant, puisque la maladie de la mucoviscidose a, durant ce voyage, poursuivi sans relâche son implacable travail de sape, celui-ci s’est trop tristement et abruptement terminé pour moi au Mexique. Même si la colère existe et persiste, renoncer à se soustraire à cette difficile et douloureuse réalité aurait revêtu la forme d’une incapacité à rebondir. Reste donc comme solution en guise d’insoumission, l’acceptation.

Les souvenirs « encodés », sur cette route trop délectable pour que nous y renoncions, au gré des mois, des kms, des paysages, des rencontres, sont et seront des puissants moteurs d’élévation, d’évolution pour surcompenser cette nouvelle situation. Tenter de sublimer ce que ce renoncement remplit de par son vide…

Vincent, après son retour solidaire en suisse, a dès lors repris la route, seul. Le 27 avril dernier, à l’aéroport, au moment des au-revoir nos gorges se sont nouées de nœuds ( !), nos cœurs se sont alourdis et nos yeux ont débordés des même larmes. Des directions prises, ce jour-là, à l’opposé et pourtant  si conjointes…

Apprendre des autres c’est aussi (mais surtout) apprendre sur soi-même. Tagore ne disait-il pas d’ailleurs que le voyageur doit frapper à toutes les portes avant de parvenir à la sienne ? Durant ce périple à bicyclette à travers l’Amérique du Nord, nous avons été « frappés » par la bonté des gens rencontrés. Désormais, ce sont des étincelles de Vie que nous associons à des visages, des tranches de Vie à des noms, des expériences de Vie à des lieux. Comment alors douter encore que « la grandeur des gestes » réside véritablement dans leur simplicité, leur authenticité ? Ces brûlures de générosité vécues à vif à l’intérieur, nous les ressentons de l’ordre de la même intensité à l’extérieur, au travers de toutes les personnes soutenants l’élan et l’association Muco-vélo. Un soutien qui est et reste le vecteur essentiel d’une dynamique de grande énergie, de force sereine. Merci !

Implacablement, on prend conscience que le voyage apporte plus de questions qu’il n’en voit véritablement se résoudre. Un questionnement psychique entretenu par la diversité ainsi qu’un équilibre physique conservé par le mouvement de la bicyclette. Au retour d’un tel voyage, si on se sent fort et riche on se sent aussi fragile. Fragile d’incertitudes.

Vincent, lui, chemine en ce moment en direction de Panama City en brandissant haut et fort le drapeau coloré Muco-vélo ! Il devrait rallier la ville dans environ 2 mois et clôturer ainsi la 4ème étape du périple. Le combat engagé contre la mucoviscidose continue donc bel et bien comme en témoigne, entre autre, la somme récoltée à ce jour : 35’250.-CHF. !!

Pour suivre l’aventure et poursuivre la lutte au travers de l’association, restez connecté sur le site www.muco-velo.ch. Et en prime, quelques photos des 10 derniers mois sont disponibles ici.

Avant de vous souhaitez à toutes et tous un magnifique été ensoleillé, j’aurais aimé dire à Vincent, de façon plus personnelle, qu’à défaut d’être avec lui géographiquement, moi et toutes les personnes qui le suivons, sommes à ses côtés en pensées positives. Surtout ne te retourne pas !

Michel

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